Dungeons & Dragons a cinquante ans

collection dungeons and dragons

Dungeons & Dragons a cinquante ans ! Et même si je suis rarement emballé par les nouveautés récentes et la façon plus que douteuse qu’à son éditeur actuel de s’en occuper, cela ne doit pas occulter les bons moments passés autour d’une table, physique ou virtuelle, que le jeu m’a procuré et qu’il le fera encore. C’est en effet par D&D que j’ai commencé et je profite donc de son demi siècle pour faire une petit détour nostalgique et vous raconter comment j’ai connu ce jeu, et le JDR par extension, il y a bien longtemps…

Lorsque j’étais au collège puis au lycée, dans les années 75-80 (oui je suis vieux), mon meilleur copain et moi aimions les jeux de société, les casse-têtes, échecs, jeux de réflexion et les premiers jeux électroniques, et nous lisions le magazine Jeux & Stratégie (issu de Sciences & Vie). Mon ami adorait aussi les wargames et je m’y suis mis également (j’ai souvenir d’avoir délogé des japs de l’île d’Okinawa sur la table du salon de mes parents !) mais son grand truc était Squad Leader dont il « m’infligea » de nombreuses parties !

Je fréquentais régulièrement la boutique Jeux Descartes à Lyon et c’est en revenant de celle-ci, assis dans un bus bondé lors d’une soirée pluvieuse, que j’ai lu mon premier compte-rendu de partie de jeu de rôle (J&S numéro 4, en 1980, un article signé François Marcela-Froideval d’ailleurs…). Ce fut une révélation, pour moi qui lisait déjà des histoires issues de la mythologie et des romans de fantasy : on pouvait écrire et vivre – ou faire vivre – ces aventures avec des amis ! Aussitôt dit, aussitôt fait, je me suis ensuite fait offrir pour Noël la « boîte de base » de Dungeons & Dragons, maintenant connue sous le surnom de « boîte Holmes« .

Dnd basic set holmes

Celle-ci était en anglais, accompagnée de photocopies d’une traduction que Google revendiquerait maintenant fièrement tellement fautes et contresens abondaient, et de dés bleus transparents qui nécessitèrent ensuite un peu de peinture pour mettre en évidence leurs chiffres. Mon frère fut la première victime du module B1 « In search of the unknown » que je maîtrisais (très mal), ce qui fait que son ou ses personnages mouru(ren)t rapidement, et que le frangin ne voulut plus jamais reprendre le jdr !

Je me mis donc en quête de partenaires et trouvais un club à Villeurbanne, près de chez moi, où j’allais ensuite tous les samedis après-midi. Une sorte de MJC où, entre cours de danse et activités pour enfants, un peu de place étaient laissée aux geeks de l’époque. Je découvris avec stupeur que tout le monde était déjà passé à AD&D et ma boîte Holmes était inutile, damned ! Direction donc Jeux Descartes pour me procurer le Player’s Handbook puis, quelques mois plus tard, le reste de la trilogie mythique avec le Dungeon Masters Guide et le Monster Manual.

Sans compter les exemplaires du magazine Casus Belli, première édition, qui parlait encore beaucoup de wargames. Logique, vu la filiation entre ces jeux et les premiers jdr. Avec le fameux copain et d’autres, nous affrontâmes alors les géants du module G1 (sur la table de ping-pong de son garage) puis, avec figurines en plomb et Velleda, nous enchaînâmes les parties. Quitte à sombrer, parfois, dans le grosbillisme. J’ai encore une pensée émue pour mon guerrier githyanki chevauchant son dragon rouge tout en maniant son épée vorpale…

L’origine de mon pseudonyme, Xapur, vient d’ailleurs du nom d’un de mes personnages, un illusionniste qui se faisait passer pour un grand magicien et était nommé lui-même d’après une aventure de Conan le barbare, La forteresse de Xapur, que j’avais en BD (forcément, je lisais les comics Marvel des éditions Lug et j’écumais aussi leurs autres publications – et puis Conan dessiné par Buscema, comment résister ?).

Bref, je digresse mais ce fut l’époque où j’améliorais mon anglais grâce à Gary Gygax, même si je doute que tous les noms des armes d’hast m’ait été très utile au quotidien, écumais tous les mercredis Jeux Descartes et un autre magasin dont j’ai oublié le nom, peignais des figurines à mes moments perdus, donnait naissance au Royaume de Kalendir (en 1991, d’où l’année 991 de son calendrier interne !) au nom dérivé d’un lieu cité dans Casus et me penchais aussi, le plus souvent par la lecture faute d’amateurs, sur d’autres jeux. Les publications TSR, bien sûr, avec forcément Marvel Super Heroes, la SF de Star Frontiers mais aussi l’Appel de Cthulhu, Stormbringer, Aftermath et quelques autres. Et bien sûr, je complétais partiellement la gamme AD&D en fonction de mes ressources de lycéen.

livres jeu advanced dungeons and dragons

Avec la fin des études, la vie de couple et le travail, je m’éloignais du jeu de rôle et ne trouvais plus de club ou partenaires autour de chez moi (internet n’existait pas encore) puis bientôt plus de temps pour me consacrer à ce loisir. Et lors d’un déménagement, je me débarrassais de toute ma collection (excepté mes notes et figurines, ainsi que quelques magazines). J’étais alors persuadé que je ne jouerais plus jamais, le jdr me semblant d’ailleurs passé de mode. Pauvre fou…

figurines jeu de role dnd
kalendir jeu de role

Pendant plus de 20 ans, je regardais de loin les évolutions, les éditions de D&D se succéder (3 puis 3.5 puis 4) sans que j’ai vraiment envie de m’y remettre – ni savoir d’ailleurs comment faire. Jusqu’en 2019, bien après tout ça, où j’ai acheté la boîte de base de l’époque (celle de la Mine Oubliée de Phancreux), en anglais « forcément », avant de reprendre les parties. Mais différemment, en distanciel via Roll20 puis FoundryVTT, une tendance bien plus adaptée à mon mode de vie actuel (et au satané virus qui est passé par là juste après…).

Le reste, vous le connaissez si vous êtes familier de ce blog, avec l’achat du triptyque de la 5ème édition et de quelques autres suppléments et aventures, en étant très sélectif sur le contenu… et mes capacités à l’utiliser. Maintenant, lorsque l’occasion se présente, si j’ose dire, j’achète quelques anciens livres sur Vinted ou Le Bon Coin, pour des moments de lecture empreints de nostalgie – et peut-être pour y rejouer un jour. Tous les anciens livres en photo dans cet article ont d’ailleurs été acquis ainsi. Il y a également le simple plaisir de les contempler sur mon étagère et de rêver un peu !

collection d&d

Et même si je m’éloigne temporairement de la high fantasy de D&D ces jours-ci, il me reste encore des univers à explorer (le mien, d’ailleurs mais aussi ceux de Greyhawk ou Dragonlance par exemple) et des adversaires à combattre ou à faire affronter par mes joueurs…



6 réponses à « Dungeons & Dragons a cinquante ans »

  1. J’aime ces moments nostalgie ! Un peu plus jeune que toi (pour ne pas te froisser), je comprends parfaitement ce que tu décris et ressens ! Tu nous donnerais presque envie d’y rejouer tiens ! À l’heure actuelle, je pense tout de même que les DCC et autres jeux OSR sont presque plus recommandés pour retrouver ce souffle épique de l’époque.
    Je dois tout de même signaler que je ne te savais pas Wargamer ! J’ai toujours pas mal de jeu chez moi avec quelques séries bien velues à maitriser comme Operational Combat System. Mais tout comme toi, le manque de temps mais surtout d’adversaire, m’en a éloigné. Et même si pour le coup la possibilité de s’affronter en ligne via Vassal ou l’échange d’email existe depuis près de 15 ans pour ce type de jeu, je n’ai jamais vraiment été fan de ce procédé pour ce type de jeu, préférant les tables, les vraies cartes et mes petits pions à déplacer.
    Bon anniversaire D&…. *tousse* !

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    1. Je comprends que ça fasse mal^^
      Oui les jeux OSR sont un bon substitut mais je pense quand même utiliser mes « vieux » bouquins par nostalgie.
      Quant aux wargames, il y a bien longtemps que je n’y ai pas joué et ça ne me tente pas. La découverte du jdr a été une révélation et j’ai compensé par les jeux vidéos et les MMOs avant de reprendre.

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  2. On doit avoir pas loin du même car je me rappelle de la lecture du J&S4 et de tout le reste. Ma 1ere boite fut celle éditée par France Loisirs 1ere trad française « officelle » je crois en Noel 82… puis le 1er Club en Sept 83 et ADD, Descarte rue de écoles et L’Oeuf Cube… la seule différence c’est que je n’ai quasiment jamais arrêté de jouer… j’ai eu une pose presque complète de 92 à 98, mais je joue toujours 1 fois par mois en moyenne… a DD 5e (après RQ, WH2 et tant d’autres), en partie avec les mêmes joueurs que dans les années 80… 40 ans d’amitié grâce a Donj !

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  3. Oh, c’est une belle histoire !
    L’Oeuf Cube, j’y allais de temps en temps, lors de mes rares virées à Paris (il y avait aussi un magasin de comics pas loin !).

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  4. Holàlà c’est merveilleux!! Bon anniversaire à Donjons et Dragons et merci pour cette belle autobiographie!!!

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  5. […] d’abord, j’ai fêté les cinquante ans de Dungeons & Dragons avec un article empreint de nostalgie sur mes débuts avec D&D (puis très vite AD&D) et le […]

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